Le Nord de la France est une région particulièrement de par son patrimoine gastronomique. Outre ces plats typiques, la région se distingue des autres par son importante production de confiserie. Vous connaissez sans doutes plusieurs d’entre elles. Mais savez – vous pourquoi existe – il tant de confiseries dans le Nord, comparé aux autres régions? Cet article vous dévoile l’histoire particulière des confiseries du Nord.
Origine de la confiserie en Europe: du miel à la Canne à sucre
Comment sont nés les premiers bonbons?
L’histoire de la confiserie débute avec le miel. Celui-ci est historiquement connu pour être le premier produit sucrant découvert. Un confiseur romain, Julius Dragatus, créa le premier bonbon vers 200 ans avant J.C. En effet, il inventa le premier bonbon en plongeant une amande dans un bol de miel. La dragée était née. Plusieurs siècles plus tard, la canne à sucre remplaça peu à peu le miel.
Le succès de la cane à sucre en Europe
En premier lieu, ce furent les empereurs Darius 1er et Alexandre le grand qui découvrirent la canne à sucre lors de leur exploration de l’Orient au IV siècle avant J.C. Malgré leur découverte, la canne à sucre ne devint pas tout de suite très utilisée en Occident.
En réalité, il faut attendre le temps des croisades, (XII siècle), pour que le reste des européens la découvrent. En effet, les croisés rapportèrent à la fin des conflits des cannes à sucre en Occident. Par conséquent, la demande pour cette nouvelle épice augmenta très rapidement suite au temps des croisades. Ainsi, pour répondre à cette demande, Venise devint le centre logistique d’approvisionnement en cane à sucre des ports de la Méditerranée. Par la suite, l’Espagne et le Portugal commencèrent à leur tour la production de Canne à Sucre. La production de canne à sucre à destination de l’Europe passa donc de l’Orient à l’Espagne et au Portugal.
Histoire des confiseries du Nord: de la canne à sucre à la betterave
A partir de 1815, la cane à sucre se fait plus rare en Europe
Plusieurs siècles après que la Canne à Sucre soit devenue populaire en Occident, son approvisionnement devient plus difficile vers 1800. En effet, en 1806, le blocus continental décrété par Napoléon limite les possibilités de transport à l’intérieur de l’Europe. Heureusement, d’autres alternatives à la traditionnelle cane à sucre, telle que la betterave, existaient déjà en Europe. Avant le blocus continental, ces alternatives n’étaient toutefois pas encore très utilisées car leur prix de vente était supérieur à celui de la canne à sucre, et leur goût plus amer.
La betterave devint le substitut principal à la cane à sucre
Pendant le blocus continental, Napoléon encouragea donc la production de betterave en France pour deux raisons. En premier lieu parce le développement de l’industrie du sucre de betterave offrait aux français une alternative au traditionnel sucre de canne, et leur permettait donc de s’assurer un approvisionnement constant en sucre. En second lieu, parce que le développement de cette industrie permettait d’encourager la création d’emplois, dans une période économiquement difficile.
Pourquoi fit – on pousser des betteraves dans le Nord?
Pour répondre à la demande de Napoléon, la production de betterave se vit multipliée sur le territoire français. Les champs de betterave augmentèrent particulièrement dans le Nord de la France. En effet, la betterave est une plante qui nécessite un climat tempéré. La production de betterave augmenta surtout dans le Nord puisque le climat était optimal pour cette plante. Cette nouvelle industrie prit un tel essor que les années suivantes deux nouvelles écoles de chimie du sucre virent le jour dans le Nord: une à Douai, et une autre Wasquehal.
Comment réussi-t-on à extraire du sucre à partir de la betterave?
Comme son nom l’indique, le sucre de betterave provient directement de la betterave. Afin d’extraire du sucre, on chauffe les lamelles de betterave avec un courant d’eau chaude. Ensuite, on filtre le jus par plusieurs processus, puis on le chauffe de nouveau afin d’évaporer l’eau et garder le sucre. Bien que le sucre de betterave existait avant le blocus continental, son homologue le sucre de canne restait, avant le blocus, préférée par les européens dû à son faible coût et son goût plus sucré. Lorsque le blocus continental s’imposa, les français, sans alternative, remplacèrent le sucre de canne par celui de betterave.
Histoire des confiseries du Nord: la naissance des confiseries
Lorsque l’empire napoléonien prit fin, en 1815, le sucre de canne retourna sur le marché français. Le sucre de betterave produit dans le Nord eu donc à faire face à une nouvelle compétition. Malgré cela, la betterave réussit à rester compétitive grâce à une amélioration du processus de fabrication du sucre de betterave qui augmenta sa qualité. Finalement, le sucre de betterave finit par l’emporter sur son concurrent. En 1821, un Lillois nommé Louis Crespel – Delisse devint le plus grand producteur de betterave en Europe. Quarante ans plus tard, vers 1890, on estime que 60% de la production mondiale de sucre était faite à partir de betterave.
L’augmentation de la production de betterave en France, donna naissance à son tour à une nouvelle industrie dans le Nord: la confiserie. Ainsi, cela explique pourquoi tant de confiseries existent dans le Nord de la France, tel que les bêtises de Cambrai, les killtoïds, ou encore les babeluttes de Lille.
Conclusion
La place centrale occupée par les confiseries dans le Nord n’est pas due au hasard. En effet, celle-ci s’explique par la forte production de betterave dans la région, favorisée par son climat tempéré. D’autres alternatives que la betterave existent pour produire du sucre, tel que le sucre de canne. A l’origine, la canne à sucre était préférée à la betterave de par son goût et son faible coût. Cela changea au début du XIXème siècle lorsque Napoléon encouragea la production de sucre sur le territoire français. Et vous, saviez vous que l’on pouvait produire du sucre à partir de la betterave? Dites le nous en commentaire !